La visite au Congrès s’est déroulée ce mardi 13 Mai 2014 dans la matinée. Arrivés à destination aux environs de 9h, nous avons été accueillis par Madame TERAIMATEATA Karen, agent responsable du protocole, qui nous a proposé tout d’abord d’immortaliser la nouvelle façade du Congrès en faisant une photo.
Après un bref passage par l’accueil, nous nous sommes ensuite dirigés dans la salle des commissions, salle où s’examinent les propositions et projets de loi. L’ambiance du Congrès nous rend directement plus responsable et conscient des enjeux qui s’y font. Une table de réunion, étendue et robuste, ces chaises de cuir qui nous ordonnent d’avoir une prestance, personne n’osant s’asseoir à cette place en fond de table qui nous fait sous-entendre que seul le mérite nous y donnera droit. Après une brève présentation de cette salle que nous occupons, un film est projeté, nous donnant les moments frappants que la Nouvelle-Calédonie à connue.
Le Congrès a depuis longtemps existé, depuis 1857 il était appelé « Conseil général » pour avoir sa réelle appellation en 1985. La situation politique, envenimée par l’arrivée des Européen, n’arrange pas l’avenir du pays. En 1987, les indépendantistes, en signe de protestation à ce genre de méthode, décident de boycotter les élections, ce qui donne forcément le pouvoir aux non-indépendantistes. Rien n’y fait, les évènements d’Ouvéa viennent alors attrister et alerter l’ensemble du pays, y compris les politiciens qui décident alors de trouver un terrain d’entente. C’est le 26 Juin 1988 que Messieurs Jacques LAFLEUR et Jean-Marie TJIBAOU signent alors les accords de Matignon. De là découlent une avancée sociale pour tous, tel que le vote de la retraite complémentaire en 1992. Viennent ensuite, en 1998 avec 72% de vote pour, les accords de Nouméa, puis en 1999 le vote de la loi organique. Ce n’est donc que le 29 mai 1999 que la Nouvelle-Calédonie dispose de son premier Gouvernement avec à sa tête Monsieur Jean LEQUES. Continuant sur sa lancée sociale, en 2005 vient le vote de l’allocation familiale pour les plus défavorisés, l’enseignement secondaire obligatoire vient au 30 septembre 2009. Au 1er avril 2011 et jusqu’à ce jour, Monsieur Roch WAMYTAN est élu président du Congrès.

Suite au visionnage de ce film relatant de l’histoire de la Nouvelle-Calédonie, nous avons été invités à passer à l’étage pour arriver dans cette pièce où tous nos élus viennent délibérer, discuter, échanger leurs opinions et proposer de nouvelles réformes pour la population : l’hémicycle. Une salle encore plus impressionnante et qui relève en chacun de nous et inconsciemment, un élan de patriotisme. Quelles que soit nos tendances et nos origines, la civilité prend le dessus et l’envie d’apporter une pierre à l’édifice nous démange. Cette salle est organisée en forme de cercle, d’une part les élus du Congrès, derrière eux peuvent être invités du publique et des médias. D’autre part, la présidence, du Congrès, du Gouvernement et leurs adjoints.
Après une brève attente, viennent Monsieur Qala, rédacteur des décisions prises dans l’hémicycle, et Monsieur TIROU, secrétaire général du Congrès. Monsieur TIROU se présente, nous expose tout d’abord les missions du secrétaire, de l’administration en général. Le poste de secrétaire comprend autant de s’occuper de toutes les procédures administratives nécessaires à toutes les démarches que le Congrès entreprend, tel que le vote d’une loi ou la rotation d’élus, que de s’occuper des besoins techniques et matériels des élus lors de ces réunions. Il nous expose son travail de manière calme même si l’on comprend bien la lourdeur de chaque tâche demandée, l’importance et la minutie demandée pour chaque chose. Bien connaître les textes amenés à être votés, anticiper les besoins de tous pour que l’assemblée se passe au mieux et sans interruption, sont des tâches primaires dans un sens mais qui demandent une réelle implication quotidienne et un intéressement certain dans sa profession sans parler de la neutralité requise, puisque le rôle de Monsieur TIROU n’est qu’administratif, il n’est pas élu, il qualifie même de faute le fait de donner son opinion politique. Monsieur QALA n’ayant pas l’air de vouloir prendre parole, il nous laisse donc nous exprimer.

J’ai d’abord pris la parole, tandis que Madame TERAIMATEATA nous distribuait des prospectus, en demandant comment se passent le vote d’une loi. Il nous explique brièvement le rôle de chacun, les procédures à suivre et surtout comment se passe une séance au Congrès lors de proposition ou projet de loi.
Vient ensuite la question de Sandra qui concernait la répartition ainsi que les enjeux de cette répartition politique au sein du Congrès suite aux élections. Ne pouvant pas réellement donner son opinion, il nous donne simplement les chiffres qui sont de 25 élus pour le parti indépendantiste et 29 élus pour le parti non-indépendantiste pour un total de 54 élus. De là il nous donne une légère tendance comparée à l’ancienne composition qui fait que le parti indépendantiste a gagné donc 2 places supplémentaires.
Natacha se demandait ce qu’il se passait lors d’une conférence des Présidents au sein du Congrès. Monsieur TIROU a simplement répondu par le fait qu’elle se fait sur ordre du Président du Congrès pour toutes questions qu’il jugeait nécessaire d’aborder.
J’ai ensuite voulu savoir comment se calculait et s’organisait la répartition du budget de la Nouvelle-Calédonie. IL n’avait pas l’air d’avoir envie de parler économique, sûrement du fait que le sujet reste assez vaste et que cela peut créer une certaine polémique. Il nous a exposé le fait que le budget se calculait par rapport aux recettes fiscales ajoutées aux taxes récoltées. De là, 32% sont reversés à la Province Nord, 50% pour la Province Sud et 18% pour la Province des Îles. Il nous explique également que la Province Sud contient 75% de la population Calédonienne mais que le rééquilibrage est une des raisons d’être principales de notre société.

Il est déjà 11h, l’ennui n’a pas été de mise cette matinée, il faut dire que Monsieur TIROU est un homme captivant, rebondissant d’une idée à une autre et créant des liens entre tout ce qui nous amène à en savoir toujours plus, à se poser encore plus de questions. Mon seul regret fût de ne pas avoir pu discuter encore un peu de l’enthousiasme qu’il porte à sa profession. Le temps d’un verre de jus et d’un encas, nous sommes retournés au Lycée. J’ai été, personnellement, ravi d’avoir pu visiter le Congrès, d’autant plus que l’éloignement ainsi que les médias nous donnent énormément de stéréotypes. Cette journée m’a donné l’envie d’en savoir plus sur nos élus et aussi de respecter leur profession.