Film de Darren Aronofsky, sorti en 2010/2011, avec Natalie Portman et Vincent Cassel.

Film de Darren Aronofsky, sorti en 2010/2011, avec Natalie Portman et Vincent Cassel.

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“Black swan” est un film sur la danse classique et son univers. Mais pour ceux qui s’attendent à un film tout en douceur, la surprise est de taille.

Nina est une danseuse classique, qui depuis son plus jeune âge voue sa vie à la danse ; elle est très appliquée et sa technique est parfaite. Son rêve est de devenir la premiére danseuse du ballet monté par Thomas (Vincent cassel). Elle y parvient, mais à partir de ce moment là,la psychose prend le dessus. Même si elle est parfaite pour interpréter le signe blanc, elle doit se dépasser pour devenir le signe noir : s’affranchir des rigidités techniques qui font d’elle une parfaite danseuse.

Nathalie Portman est éblouissante dans ce rôle. La réalisation met le spectateur au coeur de l’action. Au sortir de la salle on est chamboulé : on a aimé ou pas ? on ne sait pas … c’est étrange, surprenant ; certaines scénes sont choquantes …
On est plongé dans la folie de l’artiste – déchirée entre sa maitrise technique ( rassurante ) et l’abandon à une nature plus pulsionnelle ( et terrifiante ). Pour atteindre la perfection elle doit se battre contre elle même …

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Elle doit être à la fois le signe blanc “pur, innocent” et le signe noir “terrifiant, machiavelique”.
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Sa recherche de perfection plongera Nina au choeur de la skyzophrénie, elle est Nina, le signe blanc, le signe noir, l’enfant prodige de sa mère, la jeune adolescente …
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Mais la perfection recquiére que l’artiste vive son oeuvre … au point de se donner la mort pour être en total accord avec le sénario … la musique de Tchaïkovski permet au spectateur de vivre cette descente aux enfers.

Avec du recul, j’ai aimé. Loin du conte de fée du petit rat d’opéra, l’univers décrit est sombre et névrosé. Il met en avant l’existence complexe de l’artiste. On trouve déjà chez Milos Forman dans “Amadeus” l’image de l’artiste subissant son oeuvre, devant expérimenter lui même pour créer, pour innover ( Mozart se mourant pour composer le réquiem).
Un parallèle peut être fait en philosophie avec les thèses Kantienne et Hégélienne sur le statut de l’artiste …
Mais , bien que nécessaire à créer l’ambiance générale, la violence du film reste élevée.